Château Soutard

Une belle propriété combinant architecture, grand terroir, respect de l’environnement et oenotourisme. Une propriété à suivre !

Château Soutard est une propriété viticole emblématique de Saint-Emilion élevée au rang de Grand Cru Classé. La propriété s’étend sur 30 hectares et produit chaque année en moyenne 70.000 bouteilles.

L’histoire du Château Soutard remonte à l’époque romaine où des vignes étaient déjà cultivées, certains vestiges trouvés sur place en attestant. Comme toute propriété de l’époque elle n’était pas 100% consacrée à la culture de la vigne mais gérée en polyculture. Toutefois les premières traces écrites mentionnant Soutard remonte à 1513 avec la mention du bourdieu (lieu-dit Gascon) de Mayne de Soutard, un domaine comportant une ferme et un moulin. Ces bâtiments demeurèrent en place longtemps puisqu’il faudra attendre 1741 pour que Jean Couture, notable de Saint-Emilion acquière ce lieu-dit, rase les corps de fermes et le moulin pour y faire construire la maison de maitre tel qu’on le connait aujourd’hui. Toutefois il fit conserver, comme témoigne de la noblesse de ce lieu, le four à pain, le lavoir et le pigeonnier de l’époque.

Par la suite Soutard fut la propriété de la famille des Ligneris, célèbre famille locale, qui participa grandement à la renommée du Château. En 2006, AG2R La Mondiale, société française de protection social et déjà propriétaire du Château Larmande (depuis 1990), du Château Grand Faurie La Rose (depuis 2005) et du Château Cadet-Piola (depuis 2009) en fit l’acquisition.

Partons ensemble à la rencontre du Château Soutard et de Véronique Corporandy, maître de chai de la propriété.

Pourquoi avoir fait le choix de faire du vin ?

« Je crois que j’ai toujours voulu faire ce métier. J’ai grandi dans le vignoble, au milieu des vignes de Barsac, dans le Sauternais. Ce métier a toujours été une évidence pour moi-même si je ne suis pas issue de parents vignerons.

Ce qui me plait dans ce métier c’est en premier lieu que l’on travaille un des rares produits agricoles où on peut boucler la boucle. C’est-à-dire que l’on commence par étudier le sol, l’enracinement puis la plante elle-même. Ensuite on va travailler sur les maturités puis vient ensuite le travail en chai avec les différentes vinifications. Après ce long travail vient la mise en valeur, la promotion, l’éducation a sa consommation puis la vente. Nous travaillons donc la vigne et son fruit de A à Z. Le vin est un produit naturel qui nécessite absolument l’intervention de l’homme. Sans cela les raisins seraient attaqués par les maladies, mangés par les oiseaux et le vin tournerait au vinaigre. Il n’y aurait donc pas de vin. C’est cela que j’aime dans mon métier, cette intervention de l’homme sur la nature mais dans le seul but de la magnifier, sans se mettre en avant soi-même. C’est fascinant.

Au final c’est un peu comme un enfant qu’il faut guider.Je me fais souvent la réflexion que tous les ans ont fait un nouveau bébé.

Ce qui est également fascinant c’est que le vin reste avant tout un produit vecteur de convivialité, de réflexion, de culture, d’échange et de rencontre. C’est un métier merveilleux ! »

D’où vient le nom du Château Soutard ?

« Nous avons fait des recherches et cela semble venir de l’anglais Sout Hard. En effet suite au mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le roi d’Angleterre tout le duché d’Aquitaine, dont la Guyenne, fut rattachée à la couronne britannique. La région a donc connu la domination anglaise jusqu’à la fin de la guerre de 100 ans. »

Quelle est la signature du Château Soutard ? Qu’est ce qui permet de reconnaitre le vin en dégustation à l’aveugle ?

« En premier lieu à la dégustation on reconnait assez facilement le plateau calcaire. Ce sont des vins dans lesquels il y a de la richesse, un côté frais ainsi qu’une certaine acidité qui en ressort. Je dirais que les vins de Soutard sont un petit peu plus denses et un petit peu plus structurés que d’autres du plateau. Ils ne sont pas pour autant dans l’exubérance. Les vins de Soutard sont larges, pleins et droits tout en offrant un petit côté sauvage.

Notre assiette foncière a bien changé lors de ces 15 dernières années. Il y a une forte identité terroir, une trame commune à tous nos millésimes mais également une évolution du style des vins. Après tout, nous devons rester au service de notre terroir ! »

Je rajouterais pour ma part que lors des dernières années un grand travail sur la matière a également été fait. Ce sont des vins qui offrent une jolie buvabilité, de la race et de la fraicheur. Ce sont des vins pas trop boisés, pas concentrés outre mesure et dont les extractions n’ont pas été trop poussées.

Avez-vous une démarche éco-responsable ?

« Oui tout à fait, actuellement nous sommes en HVE3 (Haute Valeur Environnement niveau 3). Ce qui est intéressant dans cette labélisation c’est qu’elle est globale. Elle tient autant compte du travail à la vigne, que du travail au chai que de la protection des hommes aussi. Ce n’est pas que la prise en compte d’un cahier phytosanitaire mais d’une entreprise dans sa globalité.

Nous avons également un grand projet d’agro-foresterie au Château Petit Faurie de Soutard (une autre propriété du groupe). Nous allons mettre en place une démarche plus globale encore, plus intégrée dans l’environnement. On souhaiterait tester des modes de culture alternatifs, réhabiliter des haies, des corridors pour animaux, mettre en place un projet maraîcher… On veut vraiment faire de ces huit hectares un laboratoire d’agronomie, recréer la faune et la flore, recréer un équilibre naturel. On va également très prochainement créer ici une école de traction animale… »

Soutard est l’un des fleurons de l’oenotourisme sur la rive droite, pourriez-vous nous parler de cette activité ?

« L’oenotourisme est une nouvelle activité pour nous. Avant l’achat de la propriété nous ne l’avions pas vraiment mis en place sur nos autres domaines. On a ouvert la boutique et les lieux à la visite en 2011 ce qui était assez précurseur pour l’époque. Actuellement nous accueillons environ 20.000 personnes par an. On a la chance d’avoir un outil splendide pour cette activité. En effet on est aux portes de Saint-Emilion, sur un axe passant, les bâtiments sont superbes et les vins sont bons, tout est réuni pour accueillir du monde.

Nous proposons différentes formules de visites pour les particuliers : des visites en groupe, des visites privatives, des visites sur mesure, des chambres d’hôtes…. On propose aussi des balades ludiques à travers le vignoble à pied ou à vélo. Elles sont adaptées aux adultes mais également aux plus petits.

Pour compléter cela nous souhaitons dans un futur proche ouvrir un restaurant au Château Petit Faurie de Soutard. »

Avez-vous une anecdote sur la propriété ?

« Nous avons sur nos terres des sillons gallo-romains. Ils se situent à la sortie de Soutard, en allant vers Larmande. Ce sont des sillons creusés directement dans la roche calcaire. On pense qu’ils ont été recreusés au 19eme siècle. Comme le rocher est à fleur, en surface il n’y a donc pas vraiment de sols. Ils creusaient donc pour y mettre de la terre et pour planter les vignes en rang. »

Quel est le prochain gros projet pour Château Soutard ?

« Ces dernières années on s’est beaucoup consacré à Château Soutard en investissant beaucoup dans les infrastructures, le vignoble et les agrandissements. Notre prochain grand projet c’est le dépôt de dossier pour le nouveau classement de Saint-Emilion. Soutard est déjà un Saint-Emilion Grand Cru Classé mais nous souhaitons candidater pour devenir Saint-Emilion Grand Cru Classé B. Rendez-vous en 2022 ! »

Remerciements à l’équipe du Château pour le chaleureux accueil.

Château Soutard
33330 Saint-Émilion
+33(0)5 57 24 71 41