Le Tyrol du Sud est certainement l’une des régions les plus anciennes d’Europe en termes de production de vin, à partir du 15ème siècle avant JC. quand la région actuelle devint partie de l’empire romain. Aujourd’hui, les petits et différents producteurs de vin (plus de 5000) et 218 exploitations très souvent familiales mènent des vignobles à des terrasses à différentes altitudes; vignes s’insèrent dans les montagnes, et les zones si vous êtes couché au soleil.
Une viticulture précise devenue charisme et identité dans les verres, ce territoire depuis quelques décennies s’impose de plus en plus sur le marché du vin, conquérant de plus en plus d’espace avec des vins fruités, très parfumés et surtout. Dans cette région, lorsque nous parlons de baies blanches et avec un grand potentiel de vieillissement, qui peut être observé à travers les verticaux que les grands petits vignerons nous ont mis à disposition dans un voyage spécial. La composante humaine est au centre, le secteur du vin représente une grande partie du tissu social, faire du vin est si bon pour toute la communauté. Depuis les années 1980, de nombreuses coopératives, avec une grande attitude organisationnelle et de cohésion, soutiennent et impliquent les familles liées à leurs terroirs. Le Haut-Adige produit dans cinq mille hectares de vignes un total de 40 millions de bouteilles (60% blanches et 40% rouges) qui sont expédiées à 70% par de petites caves et gérées en coopérative, 25% par des domaines et seulement 5% par des vignerons indépendants. Il est également important de
souligne l’importance du marché intérieur, 30% seulement sont destinés à l’exportation.
Depuis sa constitution, le Consorzio Vini Alto Adige a joué un rôle crucial, il soutient la production de raisins, qu’ils soient destinés à être conférés ou transformés. Qu’en est-il du terroir ? Varié et plein de pentes, de celles du Val Venosta, les collines les plus ensoleillées de la Bassa Atesina ou les vignobles les plus alpins de la vallée de l’Isarco. Dans un rayon de quarante kilomètres et un climat qui forme une mosaïque complexe, une myriade de vignobles aux expositions différentes, de 200 à 1000 mètres d’altitude, pour une myriade de microclimats. Une condition qui permet la culture de 20 variétés de raisins différentes. Du point de vue des sols, on fait face à des roches volcaniques porphyriques et métamorphiques de quartz et mica, calcaires ou dolomitiques, et marnes. La vigne a tendance à développer de très longues racines par nature qui peuvent pénétrer profondément, résistant mieux même aux périodes prolongées de sécheresse. D’autres vignobles, en revanche, sont situés sur des pentes ou des terrasses où prédominent les sédiments morainiques. Grâce à la recherche, les cultures ont été optimisées, Lagrein donne alors son meilleur dans les sols graveleux ou sablonneux chauds, tandis que Gewürztraminer préfère les sols argileux et très calcaires.
En outre, l’influence des Dolomites est perçue lorsque nous goûtons les blancs de vin qui présente la puissance, le bon corps et les couches de minéraux.
Parmi les cultivars les plus plantés, il y a certainement le Pinot Grigio, suivi du Gewurztraminer, du Chardonnay, du Pinot Bianco et du Sauvignon. Mention spéciale donc pour Kerner, une vigne résistante au gel, et « Sylvaner Green », un croisement occasionnel entre Traminer et Österreichisch présent dans le Haut-Adige depuis 1880. Sylvaner et Kerner poussent à haute altitude, où le vin acquiert une structure corsée et une bonne acidité, ses notes bacées et épicées.
Tiefenbrunner Turmhof Sauvignon Blanc 2018
Il est né sur le porphyre entre 400 et 800 mètres d’altitude; le calcaire donne au vin puissance et longueur; le tout tamisé avec des sensations chaudes d’agrumes, de pamplemousse, de musc et de roche.
Note : 16,5/20 (93/100)
Tiefenbrunner Feldmarschall Von Ferner 2016
Ce Muller Thurgau avec son sucre résiduel, égal à 3,5, montre l’amplitude, la densité, les sensations des hydrocarbures. La gorgée est complète et remplissante.
Note : 17/20 (94/100)
Falkenstein Riesling Südtirol Vinschgau 2014
A Val Venosta, dans six hectares, à 600-900 mètres d’altitude, une gorgée expressive, volumineuse et riche, beaucoup de puissance et de fraîcheur; ses remontées font recommencer la partie fruitée encore et encore.
Note : 17,5/20 (95/100)
Falkenstein Sauvignon Südtirol Vinschgau 2018
Interprétation en haute altitude d’un raisin qui vous ramène à la Loire mais dans ce verre, il restitue les notes typiques de la vallée de Cal Venosta avec des notes de sureau et de citron vert. Très élégant, soyeux et plein de tension.
Note : 15,5+/20 (91/100)
Schreckbichl Colterenzio Sauvignon Lafóa 2015
Grande incisivité et persistance. Équilibre et dynamisme, avec des herbes officinales et des notes balsamiques, une tension vibrante entre le fruit et la partie dégagée par le bois. Le potentiel évolutif est encore grand. Le nom du vignoble est aujourd’hui une icône du parcours de la cave vers un parcours toujours plus qualitatif, qui a débuté dans les années 80.
Note : 16,5/20 (93/100)
Schreckbichl Colterenzio LR 2017
« LR » signifie les initiales de Luis Raifer, président et directeur de la cave. Cet assemblage de Chardonnay, Pinot Blanc et Sauvignon donne une âme multiforme, persistante avec des notes fruitées d’aubépine et de cèdre mûr enveloppé dans une sensation de tabac et d’herbe presque fraîchement coupée.
Note : 16,5/20 (93/100)
Schreckbichl Colterenzio Cantina Terlan R 2008
« R » signifie « Rareté » des bouteilles spéciales blanches, vieillies au moins dix ans sur les levures. Et il ne fait aucun doute que dans ce millésime, entre des notes d’hydrocarbures, de crème, de vanille, de pêche mûre, il y a une sensation d’élégance et de plénitude satisfaisante, reste dans la poignée finale qui amplifie tous les arômes. Incroyable fraîcheur.
Note : 17/20 (94/100)
Schreckbichl Colterenzio Vorberg 2011
Cette réserve se situe entre 450 et 650 mètres d’altitude, c’est un Pinot Bianco passionnant et collectable. Par l’aération, il développe des sensations de poivre blanc, de magnolia et des notes de roches. Ses pouvoirs se démêlent et se dilatent en bouche. Grande étiquette à un prix très abordable (25 €).
Note : 18/20 (96/100)
Kircherhof Aristos Valle Isarco Kerner 2019
Il provient de près de mille mètres d’altitude sur un sol meuble; la bouche est salée, dense, fruitée et émue par une belle explosivité. Bonne acidité encore présente dans l’arrière-goût. La cave de 2015 a commencé à cartographier ses vignobles pour mieux comprendre les particularités du sol.
Note : 16/20 (92/100)
Novacella Abbey Kerner Praepositus 2011
Dans l’un des plus anciens monastères du Tyrol, il y a encore aujourd’hui des vignobles qui donnent naissance à de grands blancs comme ce Kerner dont le nez rappelle le gingembre, le graphite et le safran. Le palais est caressant, il étire et rafraîchit la boisson en laissant une traînée plus fraîche comme le menthol.
Note : 16/20 (92/100)
Novacella Abbey Sylvaner Praepositus 2013
Fruits blancs intenses, gorgée équilibrée mais dense et puissante, avec une grande fraîcheur qui laisse les senteurs d’agrumes libres en fin de bouche. La densité et les arômes d’abricot doux ferment une gorgée prodigieuse.
Note : 18/20 (96/100)
Nals Margreid Pinot bianco Sirmian 2013
Cultivé dans la région depuis 150 ans, le Pinot Bianco Sirmian est né à 600 mètres d’altitude près du village de Nals. Il est profond, matériel, avec des notes de camomille, d’herbes et un fond minéral incessant. Intriguant et déjà satisfaisant.
Note : 16/20 (92/100)
Weingut Obersterin Lapis 2016
Du latin « pietra », un Pinot Bianco qui ne trompe jamais, il montre la signification de son nom : minéralité, sensations de roche, grande structure pour un vin qui vieillit en fûts de 500 litres. Enveloppant, tonique avec une grande personnalité.
Note : 16/20 (92/100)
par Erika Montovan
