Domaine Claude et Cédric Joly: plus de 60 ans d’histoire – du vin mousseux au vin jaune du Jura

L’histoire de ce domaine familial commence après la seconde guerre mondiale, avec une petite parcelle de vignes. En 1997, il passe de quelques ares à 6 hectares et produit aujourd’hui une large gamme de vins. La philosophie du domaine est l’attention à la vigne, une viticulture responsable et le respect des traditions jurassiennes. Le travail dans le vignoble est adapté à chaque parcelle, afin de préserver son écosystème. Dans la cave, les traditions sont également importantes : le Domaine Claude et Cédric Joly produisent des vins issus des cépages locaux Poulsard et trousseau et des spécialités de la région – vin jaune unique du Jura, Crémant du Jura et Macvin du Jura. Avec les connaissances et l’expérience de Cédric Joly en œnologie et viticulture, le domaine peut gérer tout le travail seul et continuer à se développer.

VertdeVin : Pourriez-vous vous présenter ?

Cédric Joly : Je suis vigneron à Rotalier, un village du sud du département du Jura. Je viens d’un BTS Viticulture-Oenologie du Lycée Viticole de Beaune.

Avez-vous repris l’entreprise familiale ou créé le domaine ?

C.J. : Je suis retourné au domaine en 1997. Mon père m’a rejoint en 2004 et nous avons créé une société sous la forme d’EARL, que je dirige depuis.

Vous avez toujours voulu être vigneron ?

C.J. : Oui, toute mon éducation a eu lieu dans le vignoble. J’ai commencé mes études dans un collège traditionnel et poursuivi ma spécialisation en BTSA, avec l’option Viticulture-Oenologie au Lycée Viticole de Beaune.

Quel type de terroir avez-vous dans vos vignes ?

C.J. : Nous avons des terroirs différents. Tous les sols ont une teneur élevée en argilo-calcaire. Sur l’appellation Côtes du Jura, vous pouvez trouver des sols argilo-calcaires purs, ainsi que des sols limoneux et des graviers avec un peu de sable. Et dans l’appellation L’Étoile, il y a des marnes gris foncé et bleues.

Quelle est la signature commune de vos vins, qui aide à les reconnaître dans une dégustation à l’aveugle ?

C.J. : Nos vins sont tendus et très droits. Je ne me concentre pas particulièrement sur la teneur en sucre et le niveau potentiel d’alcool dans mes vins. Je porte une attention particulière à leur acidité. Je pense qu’une acidité naturelle correcte est plus importante dans le vin qu’une teneur élevée en sucre. Le degré alcoolique peut être ajusté par chaptalisation. Mais ajouter de l’acide tartrique ou citrique pour ajuster l’acidité d’un vin, peut le faire paraître « dissocié » et déséquilibré à la dégustation. De toute façon, ce n’est pas ma philosophie.

Avez-vous repris l’entreprise familiale ou créé le domaine ?

C.J. : Je suis retourné au domaine en 1997. Mon père m’a rejoint en 2004 et nous avons créé une société sous la forme d’EARL, que je dirige depuis.

Quelle est la surface de votre domaine ? Combien de bouteilles produisez-vous par an ?

C.J. : Le domaine compte près de 7 hectares de vignes et produit environ 47000 bouteilles.

Que représente le vin pour vous ?

C.J. : Avant tout, le vin est ma passion. On ne peut pas faire du vin sans cette passion. Et dans la vie quotidienne, le vin représente pour moi la fête et la joie.

Avez-vous des projets pour la propriété?

C.J. : Un projet à moyen terme est de restructurer la partie commerciale. J’aimerais me concentrer davantage sur les marchands de vin et l’exportation, plutôt que sur les grossistes.

Avez-vous une petite anecdote sur votre succession?

C.J. : En 2017, j’ai moi-même replanté ma première parcelle. Mais les jours de plantation ont coïncidé avec les gelées extrêmes dans le Jura cette année. Depuis, cette parcelle est la plus impactée par les aléas climatiques. En 2020, elle a été frappée par la sécheresse, en 2021, par un gel sévère, et cette année encore, elle a souffert de la sécheresse. Curieusement, d’autres vignes, que nous avons replantées, ont été beaucoup moins impactées, mais mes premières vignes, malheureusement, souffrent de tous les aléas climatiques.

Avez-vous essayé d’autres types de cépages, d’autres porte-greffes ou d’autres clones pour atténuer l’impact de ces aléas climatiques ?

C.J. : Non, je n’ai pas essayé de modifier les vignes elles-mêmes. Mais depuis deux ans, j’adapte la taille pour limiter l’impact du gel. Au lieu de tailler mes vignes dans leur configuration définitive, je coupe les éperons de manière à ce qu’ils soient plus longs, avec plus de bourgeons, et je garde la canne de la vigne entière. De nos jours, avec un printemps de plus en plus précoce, le débourrement peut commencer tôt. Si nous avons de longues tiges sur les vignes, la végétation apparaîtra sur leurs extrémités. En cas de gel, l’extrémité de la canne gèle, mais elle peut alors être coupée et la vigne recommencera, quoique un peu plus tard. Cependant, nous pourrions encore avoir de meilleurs rendements, par rapport à une taille finale.

Merci à Cédric Joly d’avoir partagé son temps et sa passion.

Valentina Guerin de Tourville

Domaine Claude et Cédric Joly

3 Chemin des Patarattes 39190 rotalier – france www.domainejoly.fr

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