Domaine De Lahaye : Patrimoine et traditions de plusieurs générations

Situé dans le Jura, le Domaine de lahaye est un domaine familial, attaché aux traditions locales. plusieurs générations de vignerons produisent encore des vins au style et à l’identité définis sur le précieux terroir de ChâteauChalon. Guillaume tissot est la 8ème génération du Domaine de lahaye, qui honore son terroir et les traditions du Jura et produit des vins, reflétant la singularité des sols et des techniques traditionnelles de vinification. Il a pour objectif de transmettre ce patrimoine aux générations futures, travaillant dans le vignoble avec attention et respect de l’environnement.

VertdeVin : Pourriez-vous vous présenter ?

Guillaume Tissot : Je suis vigneron dans le Jura, installé en 2003 avec mon père, avec environ 7 ha de vignes, que mon père a plantées dans les années 1970. Nous sommes un vignoble familial depuis plusieurs générations, produisant des vins de Côtes du Jura et Château-Chalon ainsi que Macvin, Marc, et Crémant du Jura.

Vous avez toujours voulu devenir vigneron ?

G.T. : À un moment donné, j’ai pensé faire quelque chose de différent, mais l’attachement à la terre et au patrimoine, finalement, était plus fort.

Y avait-il quelque chose en particulier qui vous a fait revenir ?

G.T. : Non, j’ai fait un cours général au collège, puis j’ai continué sur BAC en agronomie et environnement au Lycée viticole de Beaune, puis – sur BTS. J’ai aussi travaillé dans le commerce et la vigne. Depuis 2001, je vis dans le Jura, avec Philippe Butin et avec mon père. Depuis, je suis toujours vigneron.

Combien d’hectares votre domaine compte-t-il aujourd’hui? Combien de cuvées faites-vous? Vinifiez-vous 100 p. 100 de vos récoltes? Achetez-vous des raisins ou les vendez-vous?

G.T. : La surface du domaine est presque la même aujourd’hui parce que certaines parcelles ont été déracinées et replantées. Nous avons commencé avec environ 6 ha et maintenant nous avons environ 7 ha. Nous produisons 11 cuvées : un Côtes du Jura blanc floral, deux ou trois rouges selon les vendanges, un Savagnin pur en Côtes du Jura, vin jaune du Jura, Château Chalon, vin de paille, Crémant du Jura, Macvin et Marc du Jura.

Vous avez quelques vins rouges. Est-ce intentionnel?

G.T. : En effet, je ne fais pas beaucoup de vins rouges. J’ai encore une parcelle de Pinot Noir, que j’avais au début, j’ai aussi replanté Poulsard, mais je n’ai pas de terroir pour le cépage Trousseau. Nous faisons donc un pur Pinot, un pur Poulsard et un assemblage de Pinot-Poulsard.

Quelle est la signature commune de vos vins, qui aide à les reconnaître dans les dégustations à l’aveugle ?

G.T. : Sans prétention, nos clients et les professionnels du vin nous disent que nos vins ont une minéralité expressive et pure. Les œnologues qualifient mon Savagnin et mon vin jaune de « laser », ce qui signifie que ces vins sont droits et purs d’une attaque à l’autre. Et c’est ce qui les rend reconnaissables.

D’où vient le nom de la succession ?

G.T. : Ça vient du nom de famille de ma grand-mère maternelle. Il y a beaucoup de Tissots dans le Jura, donc j’aimerais être différent. En choisissant ce nom pour le domaine, nous avons voulu rendre hommage à ma mère qui a toujours travaillé dans les vignes.

Pouvez-vous nous parler du terroir du Château Chalon ?

G.T. : C’est un terroir unique qui donne de la minéralité à nos vins. Nous avons des sols de marnes bleues et argilo-calcaires. Ce sol n’est pas facile à travailler, car lorsqu’il est trempé d’eau, il devient très argileux et colle beaucoup. Mais il devient très friable quand il est sec, et il ne retient pas l’eau. Les racines sont obligées d’aller en profondeur pour nourrir la vigne, et c’est ce qui donne à nos vins le profil que l’on retrouve au Château Chalon – cette minéralité, cette salinité, et les arômes du cuir. Nos clients sont très surpris lorsqu’ils dégustent notre vin jaune de Savagnin, cultivé sur les graviers des Côtes du Jura et du Château Chalon. Ils ont été étonnés de penser que c’était le même millésime, le même vigneron, la même période de récolte, la même cave de vieillissement et des fûts similaires, mais les vins sont différents parce que le terroir est ici.

Avez-vous des projets spécifiques pour le domaine?

G.T. : Nous avons un projet assez exigeant de conversion en agriculture biologique. Le premier millésime certifié biologique sera en 2024. Nous avons également planté des vignes ce printemps car nous cherchons à développer la production de vins de Savagnin.

Pourquoi avez-vous un point d’interrogation sur l’étiquette de vos vins? Y a-t-il une anecdote sur votre logo?

G.T. : Au début, nous n’avions pas toutes les installations nécessaires pour travailler dans le vignoble assez près des parcelles. Et si on allait dans les vignes, c’était pour toute la journée. Ainsi, tout le monde avait sa propre petite maison près des vignes, ce qui leur permettait d’avoir un abri en cas de tempête, un peu d’ombre en cas de chaleur, et un stock d’eau pour la journée. Et tout le monde a essayé de trouver un nom pour sa maison. L’anecdote est liée au nom d’une si petite maison, que mon arrière-grand-père avait également construite pour lui dans les vignes. À l’époque, il y avait deux aviateurs, Costes et Bellonte, qui traversaient l’Atlantique avec leur avion appelé « le point d’interrogation ». Mon arrière-grand-père s’intéressait beaucoup à l’aéronautique et il en avait 5 qui ont trouvé que ce serait génial de se référer à cet événement, alors il a appelé sa petite maison un « point d’interrogation ».

Merci à Guillaume Tissot pour avoir partagé son temps et sa passion.

Valentina Guerin de Tourville

Domaine de Lahaye

45, impasse Jeanne d’arc

39210 nevy-sur-seille – france www.domainedelahaye.fr

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