Cognac Paul Giraud

Maison de Grande Champagne, 1^er Cru de Cognac

vert-de-vin-cognac-paul-giraud-grande-champagne-1ère-cru (10) Avant de vous présenter cette maison de Cognac faisons un petit point information pour mieux comprendre la région de Cognac et ses terroirs.

La région de production du Cognac s’étend sur 74500 hectares de vignes et se constitue d’une grande diversité de sol. Cette diversité est la raison pour laquelle l’AOC Cognac se subdivise selon son sol, en sous région : Grande Champagne, Petite Champagne, Borderies, Fins Bois, Bon Bois et Bois Ordinaire.

Qu’est ce que la Grande Champagne ?

vert-de-vin-cognac-paul-giraud-grande-champagne-1ère-cru (16) La Grande Champagne se situe au cœur du département de la Charente-Maritime, au Nord Ouest, Sud Ouest et Sud Est de la ville de Jarnac, autour de la ville de Segonzac et s’étend sur 13200 hectares. Elle est reconnue pour être le cru le plus prestigieux de Cognac. Elle se caractérise par un sol calcaire et friable ainsi que par un climat à mi-chemin entre les influences de l’océan atlantique et celles du continent.

Passons à la présentation des Cognac Paul Giraud

vert-de-vin-cognac-paul-giraud-grande-champagne-1ère-cru (15) La Maison Paul Giraud est une petite propriété familiale productrice de Cognac qui se situe à Bouteville, en Grande Champagne. La famille Giraud est présente sur cette localité depuis près de 400 ans (1635) avec la majeure partie du temps des héritiers nommés « Paul » qui pratiquaient la polyculture. C’est à partir du début du 19^ème siècle que la maison Paul Giraud existe et vit du travail de la vigne, soit depuis cinq générations.

vert-de-vin-cognac-paul-giraud Jusqu’à la 2^nd Guerre Mondiale il ne se passe rien de particulier à la propriété, on y vit tranquillement de la polyculture. Le grand père tomba gravement malade suite à ce conflit mondial ce qui entraîna un certain délaissement du vignoble jusqu’à ce que son fils quitte Angoulême où il étudiait pour rentrer à la propriété et reprendre l’activité familiale. Son arrivée marqua le début d’un renouveau économique pour la Maison Paul Giraud ainsi que l’abandon progressif de la polyculture afin de se concentrer uniquement sur la viticulture. L’année 1985 marqua le passage à 100% à la monoculture de la vigne.

Rencontre avec Paul-Jean Giraud, propriétaire de la Maison de Cognac Paul Giraud

1545585_10152204949273454_1312193638_n « Je suis issu d’un BTS viti-oeno effectué à Montpellier, pour moi ça a toujours été une évidence que je ferais du Cognac car étant petit je ne voyais que le bon côté des choses : la campagne, les chevaux…en gros la belle vie. A la sortie du lycée je suis parti à Montpellier pour obtenir un BTS Viti-Oeno. Lorsque je suis rentré à la propriété, au début des années 70 je me souviens qu’une chose profonde me différenciait de mon père à cette époque : le sens profond du métier de vigneron. Sortant de mes études et dans un petit élan d’orgueil je me suis dit ‘l’ancien il a qu’à bien se tenir je vais lui apprendre moi à travailler’. Cette connaissance purement théorique s’atténua bien vite car malgré le savoir acquit par les études, et la connaissance/gestion des outils modernes j’ai très vite compris que mon père avait raison : le bon sens et le savoir-faire traditionnel sont importants et ne sont pas là pour rien.

Le début des années 70 fut une période difficile pour le Cognac. Entre choc pétrolier et doublement des surfaces plantées dans la région, la crise économique mondiale porta un important coup d’arrêt au marché du Cognac. A l’époque on vendait notre vendange aux grandes maisons de Cognac qui nous l’achetaient à très bas coût. Nous étions donc dans l’obligation de trouver une solution pour survivre économiquement. J’ai donc proposé à mon père de garder pour nous une partie de la vendange et de créer notre propre marque. Il accepta et ainsi en 1976 on créa la marque Paul Giraud.

Les débuts furent difficiles mais on travailla beaucoup à l’implantation de cette marque. Au départ on se concentra sur le marché français, on y végéta pendant 4/5 ans. Mais du fait que de plus en plus vignerons adoptèrent la même démarche (création de marque) on fut obligé de s’ouvrir à l’international. Aujourd’hui 97% de notre production part à l’export et les Cognac Paul Giraud sont actuellement vendus dans 35 pays. »

Qu’est ce qui distingue les Cognac Paul Giraud des autres Cognac de Grande Champagne ?

Vidéo de présentation de la gamme des Cognacs Paul Giraud

« Clairement notre gamme de vieux millésimes. Nous disposons d’une bonne quantité de vieux Cognac grâce aux efforts de stockage faits par mon père. Aujourd’hui nous nous appuyons beaucoup sur ce stock (et nous le renouvelons) pour élaborer nos cuvées. C’est une de nos caractéristiques. L’autre chose qui nous distingue c’est le ‘cru’. Les eaux-de-vie de Grande Champagne sont complexes, élégantes, fleurie et vieillissent lentement.

J’ai espoir que le travail qu’on fait, que celui des générations précédentes a fait ainsi que le poids de l’histoire nous motive à persévérer, à toujours avoir foi dans notre produit mais également a savoir faire preuve de bon sens, de logique et d’observation afin de ne pas tomber dans le piège de la modernisation mais de rester le plus traditionnel possible. Par exemple, nous pratiquons encore les vendanges manuelles et la distillation sur lies. » (Paul-Jean Giraud)

Que pensez-vous de l’image qu’a le Cognac ?

« …Heureusement que les jeunes (en France) se remettent à boire du Cognac. De manière générale les jeunes connaissent quasiment tout des alcools tels que le Whisky ou la Vodka mais très peu le Cognac c’est pour ça qu’il est important qu’on leur apprenne à goûter et à aimer les produits français tels que le Cognac, l’Armagnac, le Calvados… Cela fait parti de notre rôle de faire goûter et d’éduquer le consommateur. Il est triste de voir que le Cognac est plus connu et a une meilleure image dans certains pays qu’en France, son pays de production. Personnellement je considère que j’ai fait mon boulot lorsque j’ai réussi à donner envie de boire du Cognac.

Ce qui me révolte en France c’est la taxation de nos produits, par exemple sur une bouteille de Cognac vendue 20€ en grande surface il y a presque 7€ de taxes. Avec cet exemple comment voulez-vous demander à un pays importateur d’avoir une législation plus souple pour nos produits ?! » (Paul-Jean Giraud)

Côté anecdote :

cognac paul giraud L’histoire se déroule au Japon, pendant une séance d’autographes/photos à la suite d’une intervention à une conférence sur le Cognac. A la fin de la conférence une jolie jeune femme s’approche de Paul-Jean Giraud et lui demande « Pourquoi est-ce que tout le monde veut une photo de vous ? ». Sa réponse « Je ne sais pas. Sûrement par rapport à l’histoire du produit, l’occasion d’avoir une proximité avec le vigneron… ». La jeune femme lui répond alors « Est-ce que je peux être prise en photo avec vous ? ». Monsieur Giraud surpris et amusé accepte à la condition de savoir pourquoi. Elle lui répond alors « Pour faire comme les autres ! »… Preuve en est faite que l’on peut être vigneron de Cognac et rencontrer des problèmes de rock stars.